Les dingos, emblèmes de la faune australienne, sont des canidés sauvages présents principalement en Australie. Ces animaux, souvent observés sur Fraser Island, fascinent autant qu’ils suscitent des inquiétudes. Découvrez ici tout ce que vous devez savoir sur ces créatures emblématiques, leur comportement, et les précautions à prendre lors de vos voyages en Australie.
Où voir des Dingos en Australie ?
Le dingo en Australie est potentiellement présent sur la grande majorité du pays à l’exception de certaines zones. Il est par exemple totalement absent de la Tasmanie et très rare dans le sud-ouest du Western Australia. En revanche dans la moitié sud du pays la majorité des dingos rencontrés sont des « hybrides » de dingos et de chien communs. Les dingos sont présents dans une variété d’habitats, bien qu’ils soient plus fréquents dans certaines régions que dans d’autres.
🏜 Régions désertiques et arides
Les dingos sont bien adaptés aux environnements arides et peuvent être trouvés dans de nombreuses régions désertiques de l’Australie centrale. Ils sont capables de survivre dans ces zones difficiles grâce à leur résilience et à leur capacité d’adaptation. Vous pourrez par exemple en voir à Uluru, Kings Canyon, dans le Parc National de Purnululu (Bungle Bungles – NT).
🌊 En zones côtières
Les dingos sont aussi présents dans certaines zones côtières, notamment sur l’île Fraser (K’gari) dans le Queensland, où ils sont assez célèbres. Cependant, leur présence dans ces zones peut parfois conduire à des conflits avec les activités humaines, notamment le tourisme. Fraser Island est l’un des meilleurs endroits pour observer les dingos dans leur habitat naturel.
🌲 Parcs Nationaux et Réserves
Plusieurs parcs nationaux et réserves naturelles en Australie abritent des populations de dingos. Dans le NSW, il est possible d’en voir dans le Parc National de Sturt, la Réserve Naturelle de Mungo. Dans le Queensland, vous pourrez espérer croiser un dingo au Parc National de Cape York Peninsula ou encore au Parc National de Simpson Desert.
Les origines du Dingo
Grâce à certains fossiles, on estime que l’arrivée des dingos en Australie remonte entre 5000 et 8000 ans. On pense qu’ils ont été introduits sur le territoire par les navigateurs austronésiens en tant que chiens domestiques. Une partie des dingos serait ensuite retournée à l’état sauvage formant ainsi un groupe de population qui se serait répartie dans tout le pays. Cela serait d’ailleurs une des explications probables de la disparition du diable de Tasmanie du territoire australien (hors Tasmanie). C’est pourquoi le marsupial subsiste seulement sur cette île, car le dingo n’y a jamais été introduit.
Le terme dingo était à l’origine utilisé par les aborigènes de la région de Sydney pour désigner le mâle des chiens sauvages d’Australie. Il englobe aujourd’hui différentes populations de chiens sauvages, très proches génétiquement parlant, présentes en Asie du Sud-Est et en Australie. Ces dingos seraient très proches génétiquement de chiens issus de sud de la Chine ainsi que de chiens indonésiens. Il a été découvert grâce à des analyses (démographiques et phylogénétiques) que les dingos australiens auraient migré via une île du sud-est de l’Asie avec l’aide de voyageurs asiatiques (c’est une supposition).
Une fois les pattes sur le sol australien, l’espèce des dingos a débuté un nouveau processus de retour à la vie sauvage appelé « féralisation » ou encore « maronnage ». Il s’agit en fait tout simplement d’un retour à l’état sauvage d’un animal domestiqué. Cela a donc impliqué une adaptation à un nouvel environnement et un nouveau climat, avec un régime alimentaire différent et des mécanismes de reproduction modifiés. Les dingos sont une espèce carnivore tandis que les chiens se sont adaptés à un régime où le végétal est bien plus présent. De ce fait, le comportement des dingos a changé et se rapproche aujourd’hui plus particulièrement de celui des loups, en particulier dans leur tempérament de chasseur.
Etudes scientifiques
Une étude de 2022 dévoile les résultats de la comparaison du génome d’une dingo femelle du désert, à ceux de cinq espèces de chiens apprivoisés et de celle du loup du Groenland. Les résultats sont sans appel : le génome du dingo est structurellement distinct de celui du boxer, du berger allemand, du basenji, du dogue allemand, ou encore du labrador. Le génome de cette dingo femelle présentait tout de même plus de similarités avec ces chiens domestiques qu’avec le loup du Groenland.
Parmi les races échantillonnées, il s’est avéré que le dingo est plus proche du berger allemand. Bill Ballard, le co-auteur de l’étude, a affirmé à l’AFP que la dingo du désert se situait entre le loup et les chiens domestiques. Pour appuyer ses conclusions, de prochaines analyses de génome vont être réalisées sur des dingos alpins, une espèce vivant à l’est du pays.
Contrairement aux chiens, les dingos n’aboient pas ou très peu. En revanche à la façon des loups ils possèdent différents types de hurlements. L’utilité précise de ces hurlements n’est pas connue. On sait en revanche qu’ils interviennent toujours dans les communications sociales.
Caractéristiques des Dingos
Les dingos sont des canidés de taille moyenne. Les mâles mesurent en moyenne 125cm pour un poids moyen de 15,8kg et les femelles 122cm pour 14,1kg. Leur couleur varie du roux clair au beige/blanc. Certains peuvent aussi être très foncés. La forme de leur corps fin et allongé est adaptée à la vitesse, ils possèdent une grande agilité et une endurance hors pair. Ils peuvent atteindre une vitesse maximale de 65 km/h et ils ont une vitesse de pointe moyenne de 38 km/h.
Ils vivent en meute de 3 à 12 individus. Les dingos sont omnivores à tendance carnivores. Ils se nourrissent de nombreux types de proies différentes allant des petits mammifères et insectes, aux bovins ou chevaux en passant par les marsupiaux comme les kangourous et wallabies.
Les dingos sont des prédateurs opportunistes, principalement nocturnes, qui chassent seuls ou en meute. Ils jouent un rôle crucial dans l’écosystème australien en régulant les populations de certaines espèces. Cependant, leur interaction avec les humains, notamment dans des zones comme Fraser Island, nécessite des précautions spécifiques pour assurer la sécurité de tous.
Reproduction
Les femelles dingos peuvent avoir des portées allant jusqu’à huit petits. Elles mettent bas dans des abris où elles vont allaiter pendant 2 mois environ. Les petits resteront avec leurs parents pendant un long moment. Contrairement aux chiens, les dingos ne se reproduisent qu’une seule fois par an.
Il est dit que les aborigènes prédisaient les sécheresses à venir en fonction du nombre de naissances chez les dingos. Un nombre important de nouveau-nés augmentait considérablement les chances de survie de la portée, ce qui pouvait signifier que l’année à venir serait difficile.
La Dingo Fence : une clôture gigantesque
Dans les années 1880, une gigantesque clôture a été érigée. Elle est régulièrement entretenue pour endiguer la prolifération des dingos dans le Sud-Est de l’Australie et ainsi protéger les troupeaux de moutons. Cette clôture de 5600 km, coupe le pays en 2 de la péninsule de Eyre dans le South Australia, aux Darlings Downs dans le Queensland. On peut d’ailleurs l’observer depuis différents endroits. L’efficacité de cette barrière est toutefois extrêmement relative. Même si la prolifération de dingos a diminué dans le Sud-Est, d’autres espèces, comme les kangourous, les lapins et les émeus, ont profité de leur absence et sont devenues invasives. En plus de ce déséquilibre, des études attribuent la décimation des troupeaux de moutons aux chiens sauvages plutôt qu’aux dingos.
Espèces et hybridation
La colonisation européenne en Australie a été le synonyme d’importation de nombreuses espèces étrangères dont le chien domestique. Un nombre élevé de ces chiens est retourné à l’état sauvage. On observe dans certaines régions un taux très élevé d’hybridation entre le dingo et le chien sauvage. Ainsi on peut noter 4 types de population de canidés différentes : le chien domestique, le chien sauvage, l’hybride dingo/chien et le dingo.
On estime qu’au sud de la « Dingo fence » la totalité des dingos sont désormais des hybrides. Hormis pour le cas particulier de Fraser Island dans le Queensland qui est réputé pour être le dernier bastion de dingos purs-sangs. Les populations du nord de la Dingo Fence sont moins touchées par l’hybridation. D’après une étude génétique à grande échelle, il semblerait que certaines populations reculées, notamment celle du désert de Tanami, feraient partie des plus pures.
Menaces pour l’espèce
Les dingos australiens ne possèdent pas de prédateurs directs dans le pays. Seuls les plus jeunes peuvent être des proies occasionnelles pour les serpents ou les aigles par exemple. C’est une des raisons pour lesquelles la présence du dingo peut avoir un impact significatif sur la biodiversité d’une zone.
Paradoxalement le dingo est de plus en plus protégé pour préserver l’espèce de l’hybridation. Mais il peut être aussi classé comme nuisible suivant les états. Un système récompensant les scalps de dingo rapportés avait été mis en place entre le 19ème siècle et la fin du 20ème siècle… D’autres méthodes de régulation sont utilisées comme le largage de viande empoisonnée avec du fluoroacétate de sodium (poison 1080). Mais cette méthode est très contestée car elle peut tout autant affecter les autres carnivores ou omnivores. Elle a donc été bannie de certaines zones.
La plus grande menace qui pèse sur l’espèce est donc l’hybridation à proprement parler. C’est pourquoi cette pratique est classée comme vulnérable par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
Dangerosité pour l’homme
Le dingo tient la réputation de prédateur pour les troupeaux. On dit qu’il est aussi tout à fait capable de s’en prendre aux humains. Il convient donc comme pour tous les animaux sauvages, de toujours rester à une distance raisonnable et de ne surtout jamais tenter de les nourrir.
Comme tout animal sauvage le dingo cherchera à se défendre s’il est menacé ou attaqué. Il pourra surtout devenir agressif s’il est habitué à être nourrit de la main de l’homme. C’est d’ailleurs le problème qui se pose le plus souvent sur Fraser Island (K’gari). Depuis le début de l’année 2024, plusieurs attaques notables de dingos ont eu lieu (plus d’une dizaine en quelques mois).
Conseils de Sécurité
Il est essentiel de suivre des règles de sécurité strictes pour minimiser les risques d’interaction dangereuse avec les dingos. Ne laissez jamais de nourriture à portée des animaux et évitez de camper en zone non surveillée. Une vigilance est indispensable aux vues des incidents sérieux signalés.
Questions fréquentes
Les dingos sont des canidés sauvages natifs d’Australie. Génétiquement distincts des chiens domestiques, avec des différences dans leur comportement, leur structure sociale et leur mode de vie sauvage.
En tant que prédateurs au sommet, les dingos jouent un rôle crucial dans l’équilibre des écosystèmes. Ils contrôlent les populations de proies et en limitant les petits prédateurs.
Les dingos sont principalement carnivores. Ils se nourrissant de mammifères, d’oiseaux, de reptiles et parfois de charognes, mais ils peuvent aussi consommer des plantes et des fruits.
La gestion des dingos varie selon les régions, incluant des mesures de protection dans certains parcs nationaux et des contrôles de population dans les zones agricoles pour prévenir les conflits.