Après un an en Australie, comment vit-on le retour en France ?

Après avoir vécu une année incroyable au pays des kangourous, comment vit-on le retour à notre ancienne vie en France ? Comment vit-on ce (terrible) retour à la réalité qui nous frappe de plein fouet ? Quels sentiments ressentons-nous au plus profond de nous ? À travers cet article, nous vous partageons quelques conseils afin de vous aider à affronter cela et à vous préparer au mieux.

Après un an de voyage, c’est le moment de rentrer

Un an de WHV/PVT en Australie c’est quoi ? Une vie de baroudeurs où l’on dispose d’une liberté totale. On vit à notre propre rythme et à celui des saisons. On découvre une nouvelle culture totalement différente de la nôtre, une population accueillante, ouverte d’esprit, toujours prête à nous aider et à nous conseiller. Mais ce n’est pas tout ! L’Australie possède une faune et une flore incroyablement riche ainsi qu’un agréable climat toute l’année. Rien n’est laissé au hasard ! Il n’y a donc aucune raison de ne pas apprécier votre road trip sur le continent.

Mais après avoir vécu tant de choses en si peu de temps, comment se passe le retour au pays ? Entre voyage, découvertes, travail et rencontres, est-il si facile de dire au revoir à l’Australie ?

À quoi pense-t-on dans l’avion ?

La plus grande appréhension que tout voyageur a en rentrant, c’est de savoir si l’on a manqué à nos proches (famille et amis). On se questionne alors au sujet des retrouvailles : comment vont-elles se passer ? Est-ce que toutes les personnes que l’on chérit seront présentes ? Est-ce que quelqu’un sera là pour nous accueillir à l’aéroport ? Et qui ? Vont-ils nous organiser une surprise ?
Souvent, nous avons peur. Peur que nos proches nous aient oublié durant notre longue absence, ou alors, que notre retour ne soit pas un événement « si exceptionnel » à leurs yeux. La vérité, c’est qu’ils ont bien évidemment appris à vivre sans nous et que nous devons accepter cela. Non pas qu’ils nous aient rayé de leur vie mais plutôt qu’ils aient trouvé comment continuer à vivre sans notre présence quotidienne mais en sachant que nous nous trouvons à des milliers de kilomètres d’eux. Ce départ a été notre choix et ils l’ont accepté… il est temps pour nous de faire la même chose.

Pour éviter de se poser autant de question et d’être en constante réflexion, certains backpackers choisissent alors d’organiser eux-même une surprise à leurs proches. C’est aussi une excellente option puisque l’on est tout excité à l’idée de débarquer sans les avoir prévenus. Vous aurez certainement droit à des crises de larmes et de joie ! Ça sera forcément un moment intense qui vous laissera ensuite de beaux souvenirs !

Quel est le meilleur moment pour rentrer en France ?

Les vacances de Noël sembleraient être une bonne période pour rentrer en France. En effet, la plupart des gens bénéficient de vacances pour les fêtes de fin d’année même si ce n’est que quelques jours. Cela-dit, prenez garde car il arrive aussi que certains profitent de ce moment pour boucler leurs valises et se rendre dans leur famille aux 4 coins de la France. Cette option ne sera peut être pas forcément la meilleure pour tout le monde. Outre cela, on vous explique pourquoi Noël est le bon moment pour rentrer. Cette période est magique et pleine de féérie, et de manière générale, chacun est enthousiaste de préparer les fêtes dans la joie et dans la bonne humeur. On prépare le repas, on achète les cadeaux, on décore la maison et on sort le sapin ! L’euphorie des fêtes prend le dessus sur tout !

Autre option : rentrez au printemps ! Le mois d’avril semble être un bon compromis. Les journées s’allongent, le soleil brille, les oiseaux chantent, les arbres bourgeonnent et les fleurs éclosent. Rien ne semble déranger ce moment. Il se peut aussi que les gens soient plus souriants qu’en fin d’année puisque la morosité et le froid ont désormais laissé place au beau temps et à une nature verdoyante et colorée.

De quoi parler avec nos proches ?

Lorsque l’on rentre d’un si long voyage, ce dont nous avons le plus envie, c’est de raconter nos aventures à tout le monde. Pourquoi ? Parce que ça nous tient à cœur et que l’on souhaite partager ça avec ceux que l’on aime. Cela-dit, en parallèle, on a souvent peur d’agacer les gens avec nos histoires ou de paraître prétentieux. Il est difficile de trouver un juste milieu. Évidemment, on sait bien que nos proches connaissent – logiquement – déjà toutes nos aventures grâce à nos partages journaliers. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux et les applications de messagerie instantanée, tout est partagé en temps réel. La meilleure chose à faire selon nous, c’est de commencer par leur poser des questions sur leurs vies, de montrer que l’on s’intéresse à eux et aux divers événements qui ont pu marquer celle-ci durant l’année qui vient de s’écouler (nouveau travail, nouvelle maison ou appartement, naissance, mariage, etc.). Ils se sentiront heureux de savoir que vous vous préoccuper d’eux même après avoir « disparu » 1 an ! Après cela, on peut glisser quelques anecdotes par-ci, par-là et attendre que nos proches abordent le sujet en premier. Vous allez (très) certainement vous sentir en décalage les premières semaines car avec l’euphorie du voyage et du retour, vous ne voudrez parler que de ça. Et c’est totalement normal ! Mais votre famille et vos amis (sauf si ils voyagent aussi) auront du mal à se rendre compte tout ce que vous avez vécu en si peu de temps. Si vous souhaitez avoir de grandes discussions de voyage, préférez entamer cela avec d’autres voyageurs, qu’ils se trouvent dans votre cercle familial/amical ou non. Il existe de nombreux groupes ainsi que des événements pour se rencontrer et partager son expérience. Alors foncez !

Une fois que les premières retrouvailles sont passées et que les fêtes de Noël sont terminées, vous allez sentir que le retour à la réalité se fait de plus en plus ressentir. Nos proches commencent à nous poser des questions fatidiques telles que : quand est-ce que tu penses reprendre le travail ? Vas-tu encore repartir en voyage ? Si vous êtes hébergés, on pourra alors vous demander combien de temps cette situation va t-elle durer. Il est vrai que souvent nous devons rentrer dans un moule et avoir un rythme métro-boulot-dodo… Bien sûr, ce n’est pas vrai pour tous mais pour la majorité des gens.

Comment redonner un sens à sa vie ?

Cette période est certainement la plus difficile à vivre ! Il va falloir vous poser, réfléchir, et parfois même, vous remettre en question afin de savoir ce que vous avez envie de faire à présent et dans un futur proche. De manière générale, vous vous poserez des questions sur l’ensemble de votre vie et sur votre avenir. Est-ce que vous désirez reprendre la même vie qu’avant votre voyage ou est-ce que vous souhaitez repartir à 0 en quelques sortes ? En avez-vous les moyens ? Où est-ce que vous vous voyez faire votre vie plus tard ?

Un questionnement existe également au niveau professionnel. Est-ce que vous souhaitez travailler dans le même domaine qu’avant ? Et si ce n’est pas le cas, pourquoi ? Peut-être désirez-vous reprendre vos études et/ou changer totalement de voie ? Avez-vous besoin d’argent tout de suite ou pouvez-vous attendre un peu avant de reprendre le travail ?

Niveau personnel et vie de couple, des questions se poseront aussi. Fini le road trip, il va falloir retrouver une sorte de stabilité… et cela commence par avoir son propre logement. Bien souvent, lorsque l’on rentre d’un WHV, nous sommes gentiment hébergés par notre famille ou nos amis. Mais, cette situation ne dure qu’un court laps de temps. Alors, que choisir : maison ou appartement ? Ai-je pu économiser de l’argent en Australie pour acheter/faire construire mon propre chez moi ? Est-ce que je préfère faire une location/colocation en attendant d’avoir assez d’économies ?
Et puis souvent, la question du bébé se pose également. Après avoir profité pendant 1 an, beaucoup de couples se lancent dans l’aventure de nouveaux parents ! Est-ce que vous avez envie de cela maintenant ?
Peut-être aussi qu’en complément de ces jolis projets, vous aurez envie de vous pacser/marier ? En effet, vivre une folle et stimulante aventure australienne rapproche forcément les couples (dans la plupart des cas). Alors auriez-vous envie de consolider tout ça ?

Conseils pour un retour en douceur

Afin de ne pas être déçus ou d’aborder le retour avec plus de facilité, voici quelques conseils pour vous préparez à mieux vivre ce retour en France.

• Préparez-vous mentalement quelques semaines avant de rentrer. Discutez-en avec vos proches, commencez à faire des démarches pour appréhender plus aisément le retour (ligne téléphonique, assurance, recherche d’emploi, etc.).
• N’ayez pas trop d’attentes vis-à-vis de vos familles et de vos amis. Vous avez vécu dans deux mondes des choses totalement différentes pendant un an (ou plus). Cela peut être compliqué d’être en adéquation surtout au début, mais avec un peu d’adaptabilité, ça devrait aller.
• Restez simples et ne passez pas votre temps à parler de votre voyage à tire larigot ! Vos proches prendront plus de plaisir à vous entendre parler de voyages de temps en temps plutôt qu’à chaque fois que vous vous voyez. Ça peut vite devenir barbant pour eux !
• Ne restez pas à la maison sans rien faire, bougez ! L’ennui est l’un de vos pires ennemis ! Il ne serait pas vraiment utile, au contraire… mis à part vous plonger dans la nostalgie du voyage et dans une certaine solitude… Alors sortez, voyez ou rencontrez du monde, baladez-vous, occupez-vous l’esprit, créez-vous un nouveau quotidien ici.
• Ayez des projets ! Pour compléter le conseil précédent, je vous conseille de vous projeter dans votre vie future et de vous fixer des objectifs à atteindre. Que ce soit au niveau personnel (maison/appartement, mariage/pacs, bébé, planifier votre prochain voyage, etc.) ou professionnel (retrouver un travail ou changer de voie, reprendre votre ancien travail après une année sabbatique, entamer une reconversion professionnelle, etc.). À contrario, certains auront besoin de temps pour se poser et réfléchir. Tout dépend du caractère et de la manière d’appréhender votre retour.
• Créez-vous un cadre sécurisant qui vous rappelle votre voyage. Regardez vos photos et vidéos de voyage, échangez et gardez contact avec d’autres voyageurs que vous avez rencontrés ultérieurement, discutez-en entre vous ou avec vos proches (en particulier si certains d’entre eux voyagent aussi, ils comprendront plus facilement votre mal-être), programmez votre prochain voyage…

Retour d’expériences

Julie et Loïc (28 et 30 ans)

Après un WHV de 15 mois en Australie, un retour en France était essentiel pour le couple. Au moment de quitter le territoire australien, une grande tristesse se fait ressentir. Il est dur de dire au revoir à ce mode de vie nomade et à tous les souvenirs de ces derniers mois. Durant le trajet, il y a eu de nombreux questionnement par rapport à leur retour. Comment les retrouvailles vont-elles se passer ? Auront-ils manqués à leurs proches ? Puis, une fois arrivés sur le sol français, en voyant leur région des Pyrénées, Julie et Loïc furent évidemment très heureux. Il allaient enfin retrouver leurs familles qu’ils n’avaient pas vu depuis tout ce temps. Après le bonheur des premiers moments et la fin des fêtes, le retour à la réalité est compliqué ! Julie a trouvé un travail en ville après de longs moments d’attente mais elle pensait sans cesse à repartir.

7 ans après cette expérience, Julie est enfin repartie en voyage ! Elle a choisit de faire un PVT au Canada et envisage aujourd’hui de demander sa résidence permanente. Loïc qui n’avait plus les mêmes envies, est lui resté en France avec sa famille pour continuer sa petite vie tranquille. Il travaille dans le domaine familial et ce mode de vie lui convient tout à fait.

Elodie et Jérémy (26 et 27 ans)

Après avoir vécu presque 1 an en WHV au pays des kangourous (en 2020), le retour fut difficile pour le couple. Elodie est tombée enceinte à la fin de leur année et les débuts de sa grossesse ont été compliqués. Malgré la forte envie de rester, le couple a décidé de rentrer en France pour être auprès de leur famille durant ce moment important de leur vie. Au départ, Elodie était très heureuse de rentrer car être loin de chez soi avec un début de grossesse difficile, il faut dire que c’est compliqué. Puis, plus le temps est passé, plus la nostalgie a fait son apparition. Elle est apparue petit à petit et s’est amplifiée régulièrement au fil du temps. Le couple ne cessait de penser à ce road trip et à tout ce qu’ils avaient vécu pendant cette extraordinaire année d’aventures ! Ils suivaient aussi quotidiennement les péripéties de leurs amis restés en Australie sur les réseaux sociaux. De quoi maintenir un lien avec cet étonnant pays !

Aujourd’hui, presque 3 ans après leur retour, ils pensent constamment à cette aventure et ne cesse d’en parler ensemble. Ils n’ont qu’une hâte : retourner en Australie ! En attendant, pour se remémorer cette incroyable expérience, ils regardent régulièrement leurs photos et vidéos retraçant leur parcours. Ils partagent cela avec leurs fils qu’ils souhaitent emmener là-bas pour leur faire découvrir à leur tour cet incroyable bout du monde. Cette aventure a complétement bouleversé leurs vies et l’Australie est devenu leur pays de coeur ! Ce qui leur manque le plus c’est cette vie de nomades en totale liberté, la vie en van où il est possible de parcourir le pays à bord d’une maison roulante, la richesse des paysages, les nombreux animaux indigènes, la grande gentillesse des australiens et la sécurité du pays.

Pour ce dernier témoignage, j’ai laissé Manon nous faire part de son expérience de road trip en Australie durant plusieurs années. Elle aborde dans la seconde partie le sujet du retour en France avec une sérénité déconcertante.

Manon (31 ans)

Avec mon copain (32 ans), j’ai vécu en Australie pendant plus de 4 ans. À la base, nous ne devions rester qu’une seule année, mais la crise de la Covid est passée par là, et nous n’avions pu voyager à cause de ça. Alors, nous avons décidé de rester une année supplémentaire pour découvrir ce grand pays… Et nous avons finalement eu du mal à le quitter tellement nous étions dans notre élément ! 4 ans à travailler, à arpenter, à vivre à deux, H24 dans notre 3m2 = notre adoré van 4×4 qui nous aura emmené partout ! Nous avons vécus une vie de nomades en voyageant uniquement sur les routes puisque nous n’avons jamais eu d’autre(s) logement(s).

Pourtant, au bout d’un certain temps, j’ai eu le sentiment de perdre mon temps en Australie. Nous étions rentrés quelques mois en France et le retour au pays des kangourous a quelque peu été difficile. Après avoir visité tout le pays, j’avais la sensation d’en avoir fait le tour (au sens propre comme au figuré). Je n’y étais plus pour les bonnes raisons (à savoir la découverte, le voyage, l’aventure, briser les codes d’avec la France), mais pour travailler et mettre de l’argent de côté. Noble raison ? Non… Je n’avais plus de temps pour moi (on bossait +65h/semaine), chaque minute était comptée et précieuse. Et puis, à vivre H24 ensemble, l’individualité avait disparue pour ne laisser place qu’au binôme. Toutes ces raisons me laissaient penser que je perdais mon temps en restant en Oz… Que la vie n’attend pas et que je passais à côté de plein de choses en France (mes amis qui se marient, ont des enfants, un nouveau boulot, font de nouvelles rencontres…). Du coup à la fin de mon visa, j’ai décidé de ne pas le renouveler et de rentrer en France !

Mon copain quant à lui a des projets immobiliers en France qui nécessitent un peu d’argent. Il a donc décidé de rester une année supplémentaire pour mener à bien ces projets.

Comment se passe mon retour ? Bien. Très bien même. Le départ a été difficile… Dire au revoir à mon copain, à mon van adoré, à l’Australie, cet incroyable pays d’aventure et de liberté… Dans l’avion qui m’éloignait de cette vie d’insouciance, j’étais vraiment en proie au doute : « Ai-je pris la bonne décision ? » me demandais-je…

Mais le retour s’est fait en douceur, comme lorsque je me réveille après un beau rêve… La vie reprend son cours. J’ai profité de mes parents (je suis rentrée le jour de l’anniversaire de mon père pour lui faire la surprise), j’ai aussi retrouvé mon poney qui me manquait beaucoup. Et puis, j’ai essayé de reprendre des activités pour moi : refaire un peu de sport, randonner… Je prends le temps de prendre le temps. Ma principale activité pour le moment est l’aménagement de mon futur appart, car je suis actuellement chez ma mère et j’ai hâte de retrouver mon indépendance ! Une fois que je serai enfin installée je chercherai du travail, chaque chose en son temps !

À présent, ça va bientôt faire un mois que je suis rentrée en France, pour le moment je ne regrette pas ma décision :). Et puis, je sais qu’au besoin, je pourrais toujours repartir !

Et si cet article ne vous a pas suffit… Rendez-vous ici pour découvrir 10 astuces afin de réussir votre retour en France après un PVT/WHV !